Par la faute de prêts dits «toxiques», souscrits en 2006, la commune de
Saint-Cast-le-Guildo se trouve aujourd'hui bloquée dans ses investissements.
Elle a intenté un recours contre Dexia.
«Nous avons tenté de négocier à plusieurs reprises. Mais, faute d'accord sur
une possibilité raisonnable de rachat des prêts, nous avons décidé de porter
l'affaire en justice. Pour un emprunt de 3,5M€, la pénalité que nous aurions à
verser se monterait à 4,5M€. Ce n'est pas réaliste», précise le maire.
Des taux entre 20 et 25%
Jean Fernandez, maire de la
commune, et son équipe municipale, ont hérité de la situation du précédent
conseil municipal. Souscrire des emprunts, non seulement à taux variable et non
«capés» (sans taux maximal) mais également indexés sur une monnaie étrangère, en
l'occurrence le franc suisse, présentait, de fait, un certain risque même si,
effectivement, les taux pouvaient être particulièrement avantageux au moment de
la souscription du prêt. Quoi qu'il en soit, la municipalité actuelle se
retrouve face à des taux d'intérêts qui fluctuent entre 20 et 25%.
Saint-Cast-le-Guildo doit ainsi verser, cette année, une annuité de près de
600.000 €, soit 400.000 € de plus qu'initialement prévu. Tout cela parce que
l'euro se trouve en difficulté dans la tempête financière qui secoue le monde.
Investissements bloqués
Ce poids de la dette exorbitant
impose tout simplement à la commune de s'en tenir à une gestion des affaires
courantes. Avec un tel niveau de charge, à comparer avec un budget communal
d'environ 10M€ (hors budgets annexes), Saint-Cast est tout bonnement paralysée;
toute possibilité d'investissement est exclue: «On a pris le parti de faire
tourner la commune en attendant la décision de la justice», souligne
JeanFernandez. Une première audience est fixée le 3octobre devant le tribunal de
grande instance de Nanterre où Dexia prendra connaissance du dossier. L'assureur
déposera ensuite ses conclusions lors d'une audience contentieuse ultérieure.
«Tout ceci est extrêmement préoccupant, confie le maire. Si on perd, je ne vois
pas comment on pourra faire face». Le groupe Dexia, interrogé sur cette affaire,
précise qu'il ne souhaite pas faire de commentaires.